Si agrandir une pièce de votre maison vous tente, ne vous pressez pas à entamer les travaux pour casser le mur, car réunir le salon avec la cuisine, ou la salle à manger avec la cuisine sont des projets qui nécessitent des préparations au préalable. En effet, casser la cloison ne se fait pas du jour en lendemain et il existe des étapes importantes qu’il faut suivre, pas à pas, afin de garantir la sécurité de la maison toute entière ainsi que de ses occupants. Cet article va vous donner tous les détails du parcours à suivre pour mener à bien votre projet d’aménagement en cassant une cloison.
Vérification des règles de copropriété
Dans le cas d’une maison individuelle, casser une cloison est relativement facile si vous suivez toutes les précautions ; s’il s’agit d’un appartement, il est nécessaire de consulter les règles qui régissent la copropriété. D’après le ministère de l’intérieur, les travaux d’aménagement peuvent être réalisés si ceux-ci ne portent pas atteinte à la structure de l’immeuble et ne risquent pas de la déstabiliser. Dans le cas contraire, vous devez consulter chacun des copropriétaires pour prendre leur accord.
Si des parties communes étaient impactées par l’envergure des travaux, il faudrait organiser une réunion avec tous les copropriétaires pour réaliser un vote, sachant que l’accord de la majorité est exigé pour que votre aménagement soit validé, de plus, la voix des copropriétaires absents durant la réunion doit être comptabilisée. S’il s’agit d’un simple mur, cette étape n’est pas obligatoire, vous devez seulement les informer. Donc, si la cloison que vous voulez casser s’avère être un mur porteur, la réalisation des travaux ne pourra pas se faire sans l’accord de la majorité des copropriétaires.
De plus, votre emplacement dans l’immeuble est déterminant par rapport à l’impact que va avoir la démolition du mur. En effet, si votre appartement se trouve au dernier étage la structure n’est pas soumise à une grande charge, de ce fait, entamer un chantier ne devrait pas poser beaucoup de problème. Par contre, les travaux seront plus compliqués si vous habitez au rez-de-chaussée, du fait qu’une lourde charge repose sur la cloison. Ces critères doivent être évoqués durant la réunion des copropriétaires.
Protection des surfaces autour de la cloison abattre
Avant que vous passiez concrètement à la démolition de la cloison, il faut que le sol et les pièces qui avoisinent les travaux soient protégés contre les poussières et les débris qui vont s’éparpiller partout. Pour cela vous pouvez recouvrir les meubles et le sol avec un film plastique, et utiliser des panneaux d’isorel pour que les chutes de gravats soient bien amorties, vous serez ainsi bien sûr que ces dernières ne causeront aucun dégât. Notons que le prix au mètre carré d’un panneau d’isorel se situe entre 3 et 9 euros.
Afin d’éviter que les poussières ne se propagent dans les pièces environnantes et qu’elles ne dérangent les voisins, vous pouvez calfeutrer les portes ; veillez toutefois à laisser les fenêtres ouvertes pour ne pas vous étouffer.
La convention de sécurité avant de casser une cloison
Ce n’est pas seulement la structure de l’immeuble qui doit être sécurisée pendant la démolition d’un mur ; la personne en charge des travaux, que ce soit vous ou un professionnel, doit se protéger contre les débris en se couvrant tout le corps afin d’éviter les blessures. Une combinaison avec des accessoires de protection est donc requise, dont voici quelques indices de prix : une paire de chaussure de sécurité coûte autour de 50 Euros, les lunettes de protection vont vous coûter entre 7 et 10 Euros et la combinaison coûte autour de 28 Euros.
Utilisation des outils appropriés
Si la cloison à abattre est un mur non porteur, c’est-à-dire qu’il a une épaisseur inférieure à 8cm, vous pouvez utiliser un marteau et un burin ; ils sont également efficaces avec les murs en plâtre car ils ont un creux au niveau de la partie interne et de ce fait, ils sont plus faciles à abattre.
Par contre, pour un mur porteur vous devez avoir un marteau piqueur ou une scie sabre qui s’utilisent avec une masse, afin de supporter l’épaisseur de la cloison. Attention cependant car l’utilisation de ces appareils électriques présente des risques : en effet, l’impact peut entrainer des fissures conséquentes sur toute la surface de la cloison et le mur tout entier peut s’écrouler si vous faites un faux pas. C’est pour cela qu’il est toujours recommandé de faire appel à un professionnel dans le domaine du bâtiment pour des travaux de grande envergure, afin de garantir la sécurité de tout le monde. Voici le prix de ces appareils si vous souhaitez réaliser vous-même les travaux : un marteau piqueur coûte entre 100 et 200 Euros, tandis qu’une scie sabre de 230V est au prix de 80 Euros. Si ces prix vous semblent exorbitants pour des appareils qui ne vont être utilisés qu’une seule fois, sachez qu’il est possible de les louer dans les grandes surfaces de bricolage. La location d’un marteau piqueur est de 50 Euros la journée et la scie sabre se loue à partir d’une trentaine d’euros. Encore plus encourageant, ces prix sont dégressifs si vous les louez plus d’une journée.
Pour l’évacuation des débris, les gravats peuvent être acheminés jusqu’au sol en utilisant un treuil ou une poulie. Un modèle de treuil assez simple coûte aux environs de 25 Euros, tandis qu’une version haut de gamme à utilisation professionnelle peut monter jusqu’à 50 000 Euros. Si vous opter pour la location, la journée coûte entre 50 et 250 Euros. Quant à la poulie de levage, le prix varie entre 15 et 450 Euros selon le poids qu’elle peut supporter.
Identification de la qualité de la cloison à abattre
Avant de passer à l’abattage d’une cloison, il faut se renseigner et savoir si c’est un simple mur ou un mur porteur car il est facile de casser une simple cloison, mais démolir un mur porteur a besoin de plusieurs préparations techniques.
Cette étape s’effectue donc en mesurant l’épaisseur du mur : cognez la cloison et si celle-ci résonne c’est qu’elle a un creux, il peut donc s’agir d’un mur en plâtre qui n’est pas dangereux et facile à démolir. Un mur non porteur se reconnait également à son épaisseur qui est inférieur à 8 cm. Pour une maison ancienne, il est un peu plus difficile de reconnaitre si un mur est porteur ou non car avec le temps, une simple cloison peut devenir porteuse lorsque les poutres vieillissent et s’affaissent ; la structure de la maison s’appuie donc sur le mur qui devient un soutient principal. C’est pourquoi la vérification du plan de l’habitation est primordiale ; vous pouvez également susciter l’aide d’un professionnel en bâtiment, à savoir un ingénieur béton, un entrepreneur ou un architecte.
Vérification de la présence ou non d’un réseau dans la cloison
L’étape suivante consiste à s’assurer qu’un réseau électrique ou de plomberie ne se cachent pas dans la cloison : pour cela il faut chercher la source de l’alimentation avec toutes ses ramifications, avec le plan de la maison ou en suivant la sortie des fils sur les interrupteurs, les radiateurs et les autres appareils électriques qui sont encastrés au mur. Quant au réseau de plomberie, son emplacement se situe normalement dans la façade inférieure des murs de la cuisine et de la salle de bain. Dans le cas où les chambres à coucher possèdent des salles de bain à part, le réseau de plomberie va être un peu compliqué.
Vous pouvez recourir à un appareil détecteur de métaux pour comprendre les différentes ramifications de fils électriques et le parcours de la canalisation. Vous pouvez en avoir dans une grande surface pour bricolage, pour un prix situé entre 30 et 90 Euros.
Si vous avez découvert qu’il y a un parcours de câbles et de tuyauterie dans la cloison, vous devez :
- Couper le courant pour garantir la sécurité et faire attention à ne pas toucher les câbles,
- Couper l’arrivée d’eau si une partie de la canalisation va être sectionnée.
De plus, la présence d’un tuyau nécessite l’intervention d’un plombier chauffagiste afin de réaliser une déviation.
L’étayage du mur à abattre
Afin de maintenir l’équilibre de l’ensemble de la maison des étais doivent être placés de part et d’autre de la cloison, puis, armé d’un burin et d’un marteau, commencez par casser la partie supérieure de la cloison en descendant doucement et en vérifiant que le plafond n’ai pas bougé. Lorsque vous avez tout cassé, vérifiez également que le sol soit intact et assurez-vous qu’il soit droit en utilisant un niveau ; ce matériel coûte environ 50 Euros.
A la fin, n’oubliez pas d’enlever délicatement les étais.
Les particularités de la démolition d’un mur porteur
Sachez que démolir une paroi porteuse va entrainer la fragilité de l’ossature du bâtiment tout entier car la répartition des charges ne sera plus respectée ; le risque d’un effondrement est donc réel si vous ne prenez pas soin de suivre les différentes précautions avant d’entamer les travaux.
Les charges à départager sont celles de la toiture, du plancher et des fondations : elles sont soutenues grâce à un système structurel composé de murs, de poutres et de poteaux. Il faut donc chercher des alternatives de soutien pour compléter le vide laissé par la cloison dans le système structurel ; pour cela des poteaux supplémentaires avec des poutres IPN sont requis pour soutenir la structure, et la dimension de ces compléments de soutien va dépendre des caractéristiques du bâtiment : le poids du plancher supérieur, le poids de la paroi ou la charpente qui soutient les étages supérieurs et le nombre d’étage.
Budget à prévoir pour abattre une cloison
Le prix des travaux pour casser une cloison dépend de beaucoup de facteurs :
- Si vous faites appel à un professionnel ou si vous le faites vous-même,
- La nature de la paroi (si c’est un mur porteur ou une simple cloison),
- Si il y a la présence d’éléments comme des câbles électriques, des réseaux de plomberie ou des tuyauteries de gaz qu’il faut dévier,
- La surface et l’épaisseur du mur à abattre
Notons qu’il existe 2 manières de casser une cloison : soit vous vous y prenez manuellement, soit vous utilisez des appareils électriques.
Les éventuels travaux qui peut y avoir avant et après l’abattage sont aussi à inclure dans les caractéristiques à considérer pour déterminer le prix : installer les étais, l’échafaudage et le bâchage puis nettoyage, réparation du plafond et raccordement du revêtement du sol.
Voici les différents prix au mètre carré que vous devez prévoir en fonction des critères que nous venons de citer :
- Une cloison en Placoplatre nécessite une technique de démolition manuelle, le prix des travaux se situe entre 15 et 20 Euros.
- Pour une cloison maçonnée vous avez le choix entre les 2 techniques de démolition ; les prix pour des travaux manuels oscillent entre 50 et 80 Euros, puis entre 20 et 30 Euros pour des travaux avec des appareils électriques.
- Casser un mur porteur qui est en brique ou en parpaings de façon manuelle coûte entre 100 et 130 Euros, alors que mécaniquement cela coûte aux environs de 70 à 120 Euros.
- Enfin, si le mur porteur est en béton, la démolition manuelle se situera entre 180 et 250 Euros, contre 120 à 170 Euros pour un abattage mécanique.
Les étapes à suivre pour casser les différents types de cloison
Le type de cloison va être prépondérant dans la façon dont on s’y prend pour la démolir, et plus précisément sa matière :
- Cloison en plâtre
La technique de démolition d’une cloison de Placo ou de plâtre est très simple car elle est creuse : munissez-vous d’une masse ou d’un marteau puis défoncer le mur avec l’outil, ensuite vous pouvez retirer les différentes couches de protection ainsi que les isolants. Lorsque ces matériaux sont retirés, vous pouvez vous débarrasser du reste de plâtre, enfin, n’oubliez pas d’enlever le support.
- Une cloison maçonnée
A l’aide d’une tronçonneuse à disque, vous devez commencer par scier la portion de la cloison qui est en contact direct avec le plafond ; la seconde étape consiste à s’attaquer au cœur de la cloison en retirant les briques en plâtre ou en ciment à l’aide d’une masse ou d’un marteau ; pour finir, le sol doit être poncé ou enduit avec du plâtre pour cacher les imperfections laissés par la cloison. Vous êtes libre de le revêtir avec les matériaux qui vous conviennent lorsqu’il sera parfaitement lisse.
- Une cloison en carreaux
Si vous voulez récupérer les carreaux sans trop les abimer pour ensuite les utiliser comme mosaïque sur le sol, vous devez gratter soigneusement les joints, puis, donnez un coup de marteau au milieu d’un carreau afin de faire des fissures. Ensuite, avec laide d’un burin, retirez les morceaux un par un pour ne pas vous blesser. Après avoir enlevé tout le revêtement, l’étape suivante consiste à enfoncer une masse ou un marteau dans le mur, vous pouvez utiliser une tronçonneuse pour faciliter la tâche. C’est seulement après avoir enlevé tous les débris du sol que vous pouvez soigneusement retirer l’étayage.
- Une cloison en béton
Abattre une cloison en béton nécessite le soutien d’une poutre et des étais supplémentaires dans le cas où l’épaisseur de celle-ci atteint les 15cm. Ensuite, réalisez plusieurs trous au niveau de la surface de la cloison à l’aide d’un marteau piqueur, et lorsque vous sentez qu’elle commence à être fragile enfoncez-la avec une masse, dans le but d’enlever une plus grande surface, ce qui va faciliter le retrait des débris. Quant au fer rond qui soutient le béton, vous pouvez vous munir d’une scie sabre pour le trancher. Pour une cloison de béton assez mince ou qui mesure inférieur à 8cm, vous pouvez procéder manuellement avec un marteau et une masse.
